Barrages hydroélectriques : imbroglio contractuel avec Coder Gabon

21 novembre 2013

Gabon Review

700 milliards de francs CFA ! Telle serait la somme que l´Etat gabonais sera amené à payer en cas de résiliation officielle du contrat avec la société CODER Gabon. Pourtant, malgré le refus du Président de la République, la société chargée de la construction des bar rages sur l´Okano et la Ngounié a récemment été sommée par Etienne Ngoubou de vider les lieux.

En juillet 2012, un prêt senior de 57,5 millions d´euros avait été débloqué par la Banque africaine de développement (BAD) en vue d´aider l´Etat gabonais à financer deux projets hydroélectriques d´envergure.

Les projets, menés par Compagnie de développement des énergies renouvelables (CODER Gabon) sur invitation du gouvernement, envisageaient la construction de deux barrages. Le premier, au niveau des Chutes de l´Impératrice, sur la rivière Ngounié qui devait produire 70 MW.

Le deuxième quant à lui était prévu pour se réaliser sur la rivière Okan o, au nord du pays, et devrait produire 52 MW. Confiant quant à la réalisation de ces différents projets, le gouvernement gabonais, par l´entremise du ministre de l´Energie Etienne Dieudonné Ngoubou, a donc confié le marché à la société CODER Gabon.
Mais depuis le timide démarrage des travaux sur les sites, rien ne semble aller. Ceux-ci vont d´arrêt en arrêt, sans qu´aucune raison ne soit véritablement donnée par les autorités gouvernementales.

Mais du côté de la société adjudicataire du marché, tout réside dans le non-respect, par la partie gabonaise, de certaines clauses. En tête de celles-ci, une nouvelle histoire de non décaissement d´argent.

Furieux, le ministre en charge d e l´Energie aurait récemment réquisitionné, manu militari, les sites de construction du barrage FE 2 (Mitzic) et celui sur la Ngounié, mettant ainsi en pratique les termes contenus dans la correspondance adressée le 8 août 2013, ignorant au passage la réponse qui lui avait été faite par la société le 12 août 2013.

Un retour de correspondance qui mettait, cette fois, en cause le gouvernement et lui imputait les nombreux arrêts des travaux, notamment sur le site de FE2 où, depuis plusieurs mois, les employés sont en chômage technique. Pourquoi une telle attitude de la part du gouvernement gabonais ?

Il semble pourtant que la raison soit du côté de l´entreprise chargée de la construction des différents barrages, du moins d´ après ce que ses responsables en disent.

En effet, lors du passage de la délégation des membres du Bureau de l´Assemblée nationale à Mitzic, Mme Buisson, directrice générale de CODER avait indiqué devant le gouverneur de la province du Woleu-Ntem, Gustave Meviane m´Obiang, et l´ensemble des parlementaires conduits par Guy Nzouba-Ndama que les bailleurs de fonds avaient préfinancé une partie des travaux.

Il restait donc à l´Etat gabonais de financer l´autre partie, selon des clauses définies dans le cahier des charges, ainsi que rappelées lors de la dernière réunion, le 16 septembre 2013 à Brazzaville (Congo). Réunion à laquelle prenaient part des représentants du gouvernement gabonais, ceux de la Présid ence de la République et ceux de CODER Gabon.

Malgré l´arrêt des travaux sur les sites, notamment celui de FE2 sur l´Okano, il n´était nullement question d´une quelconque résiliation des conventions entre les deux parties. Le chef de l´Etat, s´y étant lui-même penché, aurait alors adressé une correspondance à Etienne Ngoubou en vue de poursuivre le contrat avec la  société CODER, et surtout, dit-on, de «ne pas faire usage de la force contre les entreprises.»

Chose pourtant raté avec la réquisition par le ministre, grâce à l´intervention des gendarmes, des sites de construction des barrages de FE2 et des Chutes de l´Impératrice. La mise en service des deux barrages qui était prévu e pour 2014 attendra encore longtemps, semble-t-il.

Article original par Griffin Ondo Nzuey


Catégorie: Energie

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