Rapport de l'ICA : « REGIONAL POWER STATUS IN AFRICAN POWER POOLS »

18 juillet 2012

Ce rapport de l'ICA offre un aperçu des pools énergétiques disponibles en Afrique à compter de fin 2010, comprenant les données essentielles et les informations pertinentes les plus récentes. Il porte sur la situation infrastructurelle et institutionnelle actuelle, et souligne certaines tendances clés au niveau des investissements.

OBJECTIF DE L'ÉTUDE 

Étant donné la part importante occupée par les projets régionaux de génération et d'interconnexion électrique dans le cadre du développement de l'accès à l'électricité en Afrique, ainsi que la contribution croissante des communautés économiques régionales - à travers leurs pools énergétiques respectifs - à la promotion des projets et du commerce à l'échelle locale, le Consortium pour les infrastructures en Afrique (ICA) a pris l'initiative de mener une étude dans le but d'offrir un aperçu synthétique de l'état du secteur de l'énergie sur le plan régional en Afrique. 

Concernant les régions, cinq pools énergétiques principaux agissent en tant qu'agence spécialisée pour leurs communautés économiques régionales respectives : (i) le pool énergétique d'Afrique centrale (CAPP) pour la Commission économique des états d'Afrique centrale (CEEAC), (ii) le Comité Maghrébin de l’Electricité (COMELEC) Pour l'Union du Maghreb arabe (UMA), (iii) le pool énergétique d'Afrique de l'Est (EAPP) pour COMESA, (iv) le pool énergétique d'Afrique du Sud (SAPP) pour SADC, et (v) le pool énergétique d'Afrique de l'Ouest (WAPP) pour ECOWAS. 

Les changements apportés au développement des pools énergétiques ont été si rapides ces dernières années que la perception de leur état est parfois éloignée de la réalité. Le présent rapport fait état de cette réalité et offre un aperçu des pools énergétiques en Afrique au début de 2010. Le rapport couvre à la fois l'état actuel et les tendances clés. Son dessein n'est pas de fournir une analyse, de discuter des problématiques actuelles ou de prévoir l'avenir. 

Plus concrètement, pour chacun des pools énergétiques (section 2 à 6), le rapport offre une présentation synthétique (i) des principales caractéristiques du secteur de l'électricité (par exemple, la capacité installée, l'offre énergétique, la consommation, les imports/exports, les tarifs de l'électricité), (ii) des programmes d'investissement pour les projets de génération et de transmission régionaux, (iii) du cadre institutionnel et de la réglementation régissant le développement des investissements régionaux et du marché de l'électricité, et (iv) des principaux résultats et recommandations fournis par le pool énergétique. 


PRINCIPAUX MESSAGES ET CONCLUSIONS

  1. Cinq pools énergétiques principaux agissent en tant qu'agence spécialisée pour leurs communautés économiques régionales respectives : (i) le pool énergétique d'Afrique centrale (CAPP) pour la Commission économique des états d'Afrique centrale (CEEAC), (ii) le Comité Maghrébin de l’Electricité (COMELEC) Pour l'Union du Maghreb arabe (UMA), (iii) le pool énergétique d'Afrique de l'Est (EAPP) pour COMESA, (iv) le pool énergétique d'Afrique du Sud (SAPP) pour SADC, et (v) le pool énergétique d'Afrique de l'Ouest (WAPP) pour ECOWAS.
  2. Les changements apportés au développement des pools énergétiques ont été rapides ces dernières années. Ce rapport de l'ICA offre un aperçu des pools énergétiques disponibles en Afrique à compter de la fin de 2010, comprenant les données essentielles et les informations pertinentes les plus récentes. Le présent rapport couvre à la fois l'état actuel des données et des informations et les tendances clés de l'investissement. Son dessein n'est pas de fournir une analyse, de discuter des problématiques actuelles ou de prévoir l'avenir. Il offre donc également des conclusions et des recommandations spécifiques pour chacun des pools énergétiques.
  3. La capacité installée est de 6 073 MW pour CAPP (2009), 27 347 MW pour COMELEC (2009), 28 374 MW pour EAPP (2008), 49 877 MW pour SAPP (2010) et 14 091 MW pour WAPP (2010). La capacité installée pour mille habitants est la plus élevée en Afrique du Nord et du Sud, en termes de kW par millier d'habitants : COMELEC (319), SAPP (311), suivi d'EAPP (74), WAPP (54) et CAPP (49).
  4. Concernant l'offre électrique, au niveau de l'Afrique, la majeure partie de la capacité existante est thermique (75 %) du fait de la taille des systèmes COMELEC et SAPP, qui sont essentiellement thermiques. L'énergie hydroélectrique est prédominante pour le cas de CAPP (86 %). Concernant EAPP et WAPP, la part actuelle d'énergie hydroélectrique s'élève respectivement à 24 % et 30 %, mais cette proportion devrait augmenter rapidement, les investissements de production actuels et à venir étant essentiellement focalisés sur les projets d'énergie hydroélectrique (par exemple, en Éthiopie : Gibe III avec 1870 MW).
  5. L'accès à l'électricité reste très restreint : 31 % des pays ont un taux d'électrification inférieur ou égal à 10 %. Près de 70 % d'entre eux ont un taux d'électrification inférieur ou égal à 30 %.
  6. La consommation d'électricité par personne reste très faible : 54 % des pays affichent une consommation moyenne inférieure à 200 kWh/personne, seuls 18 % d'entre eux affichant une consommation moyenne supérieure à 1 000 kWh/personne.
  7. Concernant le marché de l'électricité (principalement au sein des pools énergétiques), la quantité d'électricité vendue reste faible pour CAPP (0,2 % en 2009) et EAPP (0,4 % en 2008). Les chiffres sont légèrement plus élevés pour COMELEC (6,2 % en 2009), SAPP (7,5 % en 2010) et WAPP (6,9 % en 2010). SAPP a pris plus d'avance avec 28 contrats bilatéraux en vigueur entre les états membres et un rôle actif joué par le marché de l'électricité à court terme (STEM) depuis 2001 et le marché du jour d'avant (DAM) depuis 2009. Le marché régional ne peut toutefois pas continuer son développement, du fait de l'absence de capacités de production et de capacités d'interconnexion saturées et insuffisantes.
  8. Le cadre institutionnel et les réglementations du marché ont déjà été mis en œuvre pour SAPP, sont en cours de mise en œuvre pour WAPP et sont en phase de définition pour EAPP. Toutefois, CAPP et COMELEC n'ont toujours pas défini les institutions et les règles définissant leur marché de l'électricité.
  9. Quant aux projets régionaux, l'ensemble des pools énergétiques connaît des résultats concrets pour la mise en œuvre des projets d'interconnexion. Des plans directeurs régionaux actualisés sont disponibles pour l'ensemble des pools énergétiques. À l'exception de COMELEC, les quatre autres pools énergétiques ont formellement adapté leurs projets prioritaires au niveau régional et mobilisent des fonds.
  10. Étant donné le niveau d'investissement requis, une participation du secteur privé est nécessaire avec une participation possible du secteur public (par le biais d'un PPP). Toutefois, la mobilisation du financement se fait lentement pour des raisons diverses, et une approche innovante est requise pour mobiliser le financement de projets régionaux.
  11. Pour les projets d'interconnexion, certaines solutions ont déjà été initiées : étant donné que ces projets profitent déjà à plusieurs pays, leur financement pourrait être développé par des projets véhicules spécifiques permettant aux services/acteurs concernés de contribuer à l'actif, à condition qu'il soit convenu de frais de transit appropriés. Cette solution est déjà envisagée pour SAPP dans le cadre de projets d'interconnexion ZIZABONA (Zimbabwe-Zambie-Botswana-Namibie). Elle pourrait égaiement intervenir pour d'autres pools énergétiques tels qu'EAPP pour l'interconnexion Éthiopie-Soudan-Égypte.
  12. Les projets de production à échelle régionale pourraient être développés par le biais d'un accord PPP/IPP avec une approche innovante, offrant des garanties minimales pour les investisseurs et un niveau de concurrence acceptable entre les opérateurs du marché régional. Les propositions suivantes pourraient en découler :
  • Le marché régional pourrait constituer une garantie suffisante pour les investissements à venir.
  • Une autre solution ferait intervenir deux composantes essentielles : (i) la première consisterait à établir un contrat d'achat d'électricité entre le PPP/IPP et les gestionnaires de réseau de transport d'électricité par le biais du pool énergétique pour une partie de la production (par exemple, 50 %). Le promoteur bénéficierait ainsi d'une garantie de revenu minimal ; (ii) la deuxième composante consisterait à conclure des contrats bilatéraux ou à vendre le reste de la production (les 50 % restants) sur le marché à court terme. Un niveau minimal de compétitivité serait ainsi assuré sur le marché régional de l'électricité.

La même approche pourrait être mise en œuvre pour WAPP avec toutes les zones côtières déjà raccordées (7 pays sur 14). 

Télécharger le rapport complet et ses annexes : REGIONAL POWER STATUS IN AFRICAN POWER POOLS 

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